Fethia Khaïri, de son vrai nom Khaira Yaacoubi, née en 1918 à Dahmani, Gouvernorat du Kef, et morte en 1986, est une chanteuse et actrice. Orpheline dès son enfance, elle est prise en charge par sa grand-mère installée à Tunis. Elle s’intéresse passionnément à la musique et apprend à jouer de l'oud. Elle débute sa carrière de chanteuse à l'âge de 18 ans, et quelques années plus tard, elle rejoint la troupe de La Rachidia. Elle entame également une carrière dans le théâtre. Grâce à son talent artistique, elle devient rapidement une personnalité respectée et adorée. C'est le grand chic de la musique tunisienne.
Hassiba Rochdi, de son vrai nom Zohra Bent Ahmed Ben Haj Abdennebi, née en 1918 à Joumine, Gouvernorat de Bizerte et morte en 2012 à La Soukra, banlieu de Tunis, est une actrice et chanteuse. Très fière de ses origines bédouines, elle a passé son enfance à Mateur où elle apprend justement des chansons bédouines. Dans les années cinquante, elle part à la conquête du Caire pour devenir la première chanteuse tunisienne renommée en Égypte, et en plus, la première actrice tunisienne à jouer un rôle principal dans plusieurs films égyptiens. Durant sa carrière artistique, elle fût adorée à Tunis, au Caire et à New York.
Safia Chamia, de son vrai nom Cherifa Chamia, née en 1932 au Liban d'un père algérien et d'une mère turque et morte en 2004 à Tunis, est une chanteuse et actrice tunisienne. Très jeune, elle se fait remarquer par un artiste libanais pour sa belle voix à l'occasion de l'anniversaire de sa sœur. Puis à l'âge de 14 ans, elle s’installe à Tunis. Au fil des ans, elle a enchanté des milliers de fans tunisiens et elle a été surnommée « Lohloubet El Masrah ». Le grand artiste égyptien Farid El Atrache a bien voulu, à titre d'ami, l'emmener en Égypte, elle a refusé parce qu'elle était amoureuse de son mari tunisien.
Sadok Thraya, né en 1920 à Kairouan et mort en 2003, est un musicien et chanteur. Issu d’une famille de musiciens, il est passionné de musique dès son jeune àge. Son oncle lui apprend à jouer de l'oud et lui transmet son savoir faire. À quatorze ans, après la mort de son père, il s'installe à Tunis près de Bab Souika chez un ami de son père, ce qui lui a permis de fréquenter le lieu de rendez-vous des grands poètes de la musique tunisienne. Il a donc la chance d'être présenté au responsable des programmes de Radio Tunis. Après un séjour à Paris et au Maroc, il intègre la troupe de La Rachidia. Son intéressant répertoire allie harmonieusement les airs tunisiens et orientaux.
Tahar Gharsa, né en 1933 à Tunis et mort en 2003, est un musicien et chanteur de malouf tunisien. Il a vécu pendant son enfance dans le quartier du Tourbet El Bey dans la médina de Tunis à proximité de la résidence du grand maître Khemaïs Tarnane. Il a eu la chance de devenir son élève et de nouer avec lui une forte amitié à vie. Durant son impressionnante carrière, il a été chargé de cours à l'École normale supérieure de Tunis (Gorjani), à l'Institut national de musique et à l’Institut de la Rachidia, après la mort de Tarnane en 1964, où il fait la connaissance des plus grands artistes de la musique tunisienne de l'époque.Son fils Zied Gharsa est aussi musicien, compositeur et chanteur. Il est l'un des meilleurs interprètes du patrimoine musical classique tunisien.
Hédi Kallel, né en 1927 à Tunis et mort en 2015, est un chanteur qui a marqué de son empreinte la chanson tunisienne authentique. Il a passé son enfance à Sidi Bou Saïd, et il était très passionné des chansons du grand artiste égyptien Farid El Atrache, qu’il connaissait par cœur. D'ailleurs, il s'est distingué dans une émission à Radio Tunis par une chanson de son idole. Dans les années cinquante, il s'est illustré comme l’un des grands de la nouvelle chanson tunisienne tels Hedi Jouini, Oulaya, Naama, Ali Riahi et Mohamed Jamoussi. Parmi ses inoubliables chansons : «Ya Dar El Habayeb», «Malek Ya Malek», «Mnaira ya Mnaira», «Ya bint el-fallah et «Inti inti inti walla blech».
Taoufik Naceur, est un chanteur, oudiste et poète. Il fut parmi les pionniers de la chanson tunisienne après l’indépendance de la Tunisie en 1956. Certes qu'il est bien connu et apprécié par les mélomanes et fait le bonheur de ses fans depuis les années cinquante à nos jours, mais malheureusement il est méconnu par les nouvelles générations. Pourtant, c'est un grand maître du tarab qui mérite le respect et l'admiration comme les autres grands artistes de sa génération. D'ailleurs, au mois de janvier 2018, un vibrant hommage lui a été rendu à la Bibliothèque maghrébine de Ben Arous. Au cours de cet événement très intéressant, le public a pu découvrir l'autre grand talent de l'artiste qui est la poésie.
Youssef Temimi, de son vrai nom Youssef Mouldi Ahmed Hamème, né en 1921 à Menzel Temime, dans la région du cap Bon, et mort en 1983, est un chanteur à voix exceptionnelle suave et veloutée. Il est admis à l'âge de onze ans dans une troupe de la Soulamia. Ensuite, il s’installe à Tunis pour apprendre davantage la musique. À l'âge de 22 ans, il s'inscrit à La Rachidia sous la supervision de grands musiciens dont Khemaïs Tarnane et Mohamed Triki. Parmi ses chansons connues : «Yelli auyonnek sehrouni», «El aîn échahla», «Zai loun khdoudik», «Yasmine wa Fel»... et surtout «Ana jitek ya ramel», qui a connu un succès sans précédent.
Soulef, née en 1943 à Kairouan, est une chanteuse. C'est l'une des chanteuses les plus appréciées de la belle époque de la chanson tunisienne. Elle a été très prolifique en interprétant plus de 750 chansons. Et en plus, elle est la première chanteuse à contribuer à faire connaître la musique tunisienne au Moyen-Orient. En 2017, l’Institut de la Rachidia de musique tunisienne lui a rendu hommage. Et malgré son âge de 74 ans, elle s'était surpassée pendant cet événement mémorable en préservant ses facultés vocales et interprétant une de ses propres chansons « Jibouli ahbebi », ainsi que des chansons du terroir notamment une des plus belles chansons de Saliha « Sag najâak seg » et « Maridha hey ».
Mustapha Charfi, né en 1934 à Tunis et mort en 2007, est un chanteur à la voix puissante et profonde. Malgré une adolescence très difficile, car il perd son père à l'âge de treize ans, et en plus, il est obligé de travailler dans une menuiserie pour subvenir aux besoins de sa famille, il n'a pas arrêté de rêver d'une carrière musicale. Il commence donc à chanter dans les salles des fêtes à l'occasion de mariages, et avec son talent remarquable, il attire l'attention des connaisseurs et des mélomanes de la musique arabe. À l'âge de 24 ans, il rentre à la radio tunisienne et rejoint un groupe formé par des grands artistes de la belle époque. Il est souvent comparé au grand chanteur égyptien Karem Mahmoud. Au fil des ans, il devient un grand parmi les grands.
Ismail Hattab, né en 1925 à Jbenyana à proximité de Sfax et mort en 2004, est un chanteur de Zocra. Issu d’une famille de paysans, il a grandi durant l'époque coloniale où le milieu Fellagha est en pleine effervescence et le patriotisme est très fort. Considéré comme le roi de la musique populaire tunisienne, changeant du Bédoui au Salhi et des Mawawils à la Nouba, il est très habile dans le mélange des styles folkloriques qui vont droit au cœur des tunisiens. En plus d'être un fervent patriote, il a eu le grand mérite de valoriser la musique bédouine partout en Tunisie. De nombreux musiciens notamment de Mezoued lui doivent leur formation de base.
Hedi Habbouba, est un compositeur et chanteur de mezoued. Fin des années 50, l'enfant Hedi assis au bord du trottoir dans le quartier de Halfouine à Tunis, il tapait sur une grosse tasse de conserve de tomate à la place de darbouka. Au fil des ans, grâce à sa grande passion pour la musique populaire tunisienne, il a commencé à faire ses premières armes à titre de percussionniste de mezoued avec le duo de danseuses vedettes de l'époque, Zina et Aziza. En 1967, il se met à son propre compte et enregistre son premier disque. Le succès est au rendez-vous. En 2001, il participe au spectacle Ennouba joué au cours de la cérémonie d'ouverture des Jeux Méditerranéens. Il est le Roi du mezoued.
NOTE : je sais qu'il y a plusieurs autres chanteuses et chanteurs tunisiens inoubliables qui méritent également mon hommage, mais je n'ai pas dit mon dernier mot et je n'ai pas réalisé ma dernière touche de pinceau.
Par Abdelhamid Hanafi
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