Passionnée de théâtre depuis son jeune àge, elle a commencé son parcours sur les planches de la scène scolaire. Ensuite, elle effectue ses études théâtrales en Allemagne, à l'université Louis-et-Maximilien de Munich. De retour en Tunisie, elle rejoint la Troupe du théâtre du Kef, dirigé à l'époque par l'acteur et metteur en scène de théâtre Moncef Souissi. Puis, elle rejoint la troupe de théâtre de Tunis.

En 1980, elle crée le Théâtre Phou, une compagnie privée qui donne naissance à plusieurs pièces théâtrales, notamment El Amal, Saken Fi Hay Essaida et Bayaa El Hawa. D'ailleurs, c'est grâce à ces pièces qu'elle réussit à décrocher le prix de la meilleure comédienne aux Journées théâtrales de Carthage en 1987, 1989 et 1995. De plus, c'est grâce aux troupes qu’elle a créées durant son intéressante carrière,qu'elle réussit à former plusieurs générations d’acteurs et d’actrices. Et ce n'est pas fini ! En 2009, elle a co-fondé l'espace Mad'art à Carthage avec son époux, l'acteur et metteur en scène Moncef Sayem. Et c’est elle qui lancera en Tunisie la danse-théâtre, une branche qui utilise l’expressivité et la théâtralité dans l’écriture chorégraphique et les mouvements des danseurs. Toute une actrice et créatrice de talent !

Il importe de souligner que les oeuvres, ainsi que les prises de positions de Raja Ben Ammar auront marqué la scène culturelle et médiatique tunisienne. Sur le grand écran, Raja Ben Ammar est connue pour son rôle à succès dans le film de Férid Boughedir « Halfaouine, l'enfant des terrasses » ( Asfour Esstah ) sorti en 1990, qui a été couronné par de très nombreuses récompenses, un peu partout dans le monde. Et malgré son rôle à succès dans ce film, Raja Ben Ammar aura préféré la scène au grand écran.

Avec le décès de cette icône du théâtre, la scène culturelle tunisienne perd l’une de ses grandes actrices.