L'histoire de mateur remonte au 1er siècle av. J.-C. Le témoignage de l’historien grec Polybe laisse supposer que Mateur aurait été fondée à l'époque carthaginoise. Le nom latin donné à un oppidum situé sur ce site durant la période antique est Matarensis. Puis le nom connaît plusieurs variantes : Materense, Matarus, Matari, Mataris, Matar, Mataritanae, et finalement Mateur. En latin, mater signifie « mère », et en arabe matra signifie « précipitation », cela est probablement en lien avec la pluviosité de la région. Suite à la conquête de la Tunisie par la France en 1881, les habitants de Mateur débutent une résistance à la colonisation. Le premier Conseil municipal de Mateur est installé en 1898. Et malgré la mobilisation de l'armée française, la résistance a continué jusqu'à l'indépendance de la Tunisie en 1956 et la libération de Bizerte en 1963.

En plus de l'agriculture, un marché important s'y tient tous les vendredis et samedis à Mateur, au cours duquel on y vend principalement des céréales et du bétail et qui attire des producteurs d'un peu partout de la Tunisie. La ville abrite également deux établissements universitaires, l'une sur l'agriculture et l'autre sur les sciences appliquées et la technologie, ainsi que deux zones industrielles spécialisées notamment en mécanique, télécommunications, câblage et textile.

Il importe de rappeler que dans la même région se trouve le parc national de l'Ichkeul, plus précisement à quinze kilomètres des villes de Mateur, Menzel Bourguiba et Tinja. J'ai déjà rendu hommage à ce parc à deux reprises et dont le lac me rappelle de souvenirs magnifiques de ma jeunesse. Voici donc un extrait : ce parc a bénéficié des protections nationales et internationales. Classé réserve de biosphère par l'Unesco en 1977 (programme sur l'homme et la biosphère), il est inscrit au patrimoine mondial naturel de l'Unesco en 1979. Il s'agit d'une zone humide couvrant une superficie totale de 12 600 hectares et servant d'hivernage pour 180 espèces d'oiseaux dont certaines sont rares. Il est formé du lac Ichkeul, de marais d'une superficie et d'un massif montagneux. Le lac offre la particularité d'être alimenté par six oueds en eau douce durant l'hiver et d'être relié à la mer Méditerranée via le lac de Bizerte (par le canal de Tinja) durant l'été, ce qui augmente fortement la salinité de ses eaux. Le lac est l'ultime vestige d'une chaîne de lacs qui s'étendait jadis à travers l'Afrique du Nord. Il y a quelques années, des observateurs européens ont constaté au Parc de l'Ichkeul la plus grande concentration d'oiseaux au monde.

Il va de soi, je tiens à remercier très chaleureusement et sincèrement mon amie Héla Myriam Abbassi, originaire de Mateur pour l'information complémentaire sur sa ville natale.

J'ai beaucoup d'affection pour les habitants de Mateur, fiers, bienveillants et patriotes, et j'ai gardé que des beaux souvenirs de leur ville.