Coup de coeur : Abd Hanafi
Le peintre du bonheur
Abd Hanafi est sans doute le plus montréalais des peintres provenant des
communautés culturelles. Établi à Montréal depuis 20 ans, Hanafi a su saisir
avec détails et finesse, la vie de nos rues, ruelles, notre passion du hockey
et la joie bon-enfant des Montréalais.
Tablo a suivi ce peintre d'origine tunisienne dans certains quartiers de la
métropole où il aime se promener, s'imprégner des gens, des ambiances
et des sourires. « Je me sens comme un point de jonction entre différentes
cultures. Mon objectif est de faire un travail qui rende heureux ».
L'œuvre d'Abd Hanafi est imposante. Plus de 6000 tableaux.
«J'ai commencé d'une façon officielle à l'äge de 8 ans, suite à un concours
de dessin dont j'ai gagné le premier prix. J'ai commencé à me prendre pour Picasso
et à signer mes tableaux. Et là, la première signature, j'ai signé mon nom au complet,
et comme je l'ai trouvé trop long, alors je l'ai raccourci en gardant mon nom de
famille Hanafi et le début de mon prénom».
«Je suis tunisien d'origine, comme quoi ça me donne un avantage énorme,
parceque je deviens un observateur neutre. Et, lorsque je marche dans les rues
de Montréal, j'observe les choses plus facilement. Moi ce que je cherche, c'est
l'âme du peuple, l'âme des gens, des montréalais. Dans ces petites rues là,
je peux trouver cette âme là, cette beauté, ce charme, et c'est ça ce que je veux».
«J'aime beaucoup les scènes quotidiennes, les scènes de quartiers, surprendre
les gens qui sont en train de faire quelques choses d'ordinaires, des choses simples...
En été, je marche beaucoup, parfois jusqu'à l'épuisement. Je suis tellement attiré
par l'ambiance, par l'architecture et par la beauté... Je suis très productif depuis
l'âge de 8 ans je fais des tableaux. Ça dépasse cinq mille facilement. Lorsque
j'essaie de penser, par exemple à Montréal, ça dépasse trois mille».
«Les détails sont très importants pour moi. Ce qui fait la différence dans la vie,
ce sont les petits détails. Et dans mes tableaux, c'est la même chose. Sans les petits
détails, ça manque du charme, ça manque la chaleur et l'ambiance qui se dégagent
de la scène que je veux réaliser. Donc, je ne peux pas travailler sans les petits détails...! »
«Ce personnage représente Jean Drapeau. C'est un hommage de ma part de mettre
Jean Drapeau à peu près dans tous mes tableaux. C'est grâce à lui que j'ai découvert
Montréal en 1976 lors des Jeux Olympiques et c'est comme ça que j'ai eu le coup de
foudre pour Montréal. Alors ça devenu comme le jeu Trouver Charly».
«Ce qui caractérise Montréal, c'était vraiment les gens qui sont très vivants,
l'architecture typiquement nord-américain, avec les briques, les escaliers noirs
en colimaçon, les ruelles etc. Et ma passion n'est pas arrêtée, ça va continuer toute la vie.
Tout ce qui me charme, tout ce qui me passionne je le fais. Donc, je travaille avec
passion. On peut voir lorsque je m'exprime, je le fais avec des couleurs vives. Et pour
moi les couleurs vives représentent mon tempérament. Ça veut dire, je vis avec passion.
Dans tous les domaines, tout ce que je fais, je le fais avec passion, avec plaisir et
avec bonheur».
«Lorsque je fais un tableau sur la Tunisie et un autre sur Montréal, les gens
peuvent facilement identifier que c'est le même artiste. Et d'une façon générale,
j'aime les gens souriants, les gens gais, parceque je veux voir les bons côtés de la vie.
Pour moi, la vie est belle, si on s'occupe d'elle.»
«Je mets beaucoup de gens dans mes tableaux, parceque j'aime les rassembler,
ce qui crée une ambiance, une vie et la fête. Alors, pour vraiment raconter une histoire,
je veux être entouré de gens et chacun a son rôle dans le tableau et c'est comme ça que
je raconte des histoires. Pour moi, c'est pas seulement placer les gens dans mes
tableaux pour les remplir, non, ce sont des histoires à raconter. Mon but, c'est de raconter
mon époque, le temsp que je vis, mon admiration pour la culture dans laquelle je vis,
et la société dans laquelle je vis, le raconter avec les couleurs. Il y a des écrivains qui vont
raconter leur époque avec leur plume, moi je le fais avec le pinceau et les couleurs.
C'est ma passion, c'est ma joie et mon bonheur».
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