Abdelhamid Hanafi, artiste-peintre
résidant au Canada
Un «naïf» tout à connaître
Peintre naïf de réputation internationale, installé à Montréal depuis 15 ans,
Abdelhamid Hanafi est actuellement en vadrouille sous nos cieux. Objectif :
réaliser une grande exposition itinérante sur la Tunisie. Et par la même
occasion : un livre d'art.
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« la fête de Halloween» signé Hanafi
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Il a commencé à peindre à l'âge de huit ans, il a exposé un peu partout en Tunisie,
en Europe et en Amérique. Ses oeuvres font même partie d'importantes collections
de musées : France, Suède, Canada, etc. (voir encadré).
Comment est née l'idée de consacrer une exposition à la Tunisie ?
C'est à partir du succès qu'il a connu dernièrement en 1993, son exposition
« Montréal avec amour», qui s'est tenue au Québec et à propos de laquelle
le critique Michel Blanchard de «La Presse de Montréal» a écrit :
«Avec ses scènes remplies de candeur, Hanafi me replonge dans l'univers de mon
enfance. Les gestes de ses personnages, c'est nous lorsque nous étions jeunes. Les enfants
qui glissent dans le parc à Outremont, ce sont mes enfants qui s'attardent à glisser sur la butte
adjacente à leur garderie. Mêmes gestes, même odeur.»
Cet accueil pousse A. Hanafi à consigner des reproductions de l'exposition « Montréal avec amour»
dans un livre d'art.
Commentant ce livre, le même Blanchard écrit : «Comment diantre Hanafi, ce Tunisien d'origine,
arrivé au Canada il y a un peu plus de quinze ans, a-t-il pu aussi bien saisir à travaers une multitude de
détails, Montréal et ceux qui l'habitent ? Il s'agit de l'histoire d'un coup de foudre bien sûr.»
Plus même des reproductions en cartes postales sur ses toiles ont conquis le marché canadien,
puisque certaines ont été vendues à plus de 100 000 exemplaires. Devant ce succès, l'artiste-peintre
s'est demandé : «Pourquoi ne pas consacrer une exposition à mon pays d'origine et fêter à travers
l'art pictural, les retrouvailles avec le pays de mon enfance ?».
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Aussi Hanafi prépare-t-il une exposition sur la Tunisie qui se tiendra l'année prochaine, en même temps
que la sortie d'un livre d'art (en arabe, en français et en anglais). Il y racontera la Tunisie au passé et au
présent. «ses souvenirs, ses retrouvailles et l'émerveillement de découvertes sans cesse renouvelées».
Les thèmes auront trait aux différentes civilisations qu'a connues la Tunisie : «De Carthage à Kairouan»,
à la vie quotidienne, à l'artisanat, à l'architecture, aux fêtes et traditions, ainsi qu'à la culture.
Cette exposition itinérante «voyagera» aussi à Montréal et dans différents autres pays du monde.
La critique internationale s'est d'ailleurs bel et bien intéressée, en général, à l'oeuvre de Hanafi. En voici deux
extraits d'articles : Le premier est signé Louise Moreau Lambert, critique d'art au «Magazine Art,
èdition internationale Montréal, Hiver 1991» : «Chez Hanafi, les événements du quotidien sont décrits
d'une manière narrative, et parfois avec une telle véracité que le spectateur a l'impression d'assister à la scène
et de faire partie du décor. Un à un, les personnages s'animent et se livrent à leurs activités journalières. C'est
à travers une vision fantaisiste que l'artiste nous confronte à cette réalité. Il en serait autrement que la peinture
perdrait toute connotation naïve».
Quant au second extrait, il est signé par un critique d'art suédois, Sten Eriksson : «Ce qui est le plus frappant
dans les oeuvres de Hanafi, c'est la lumière sous toutes ses formes, dans une ambiance de couleurs vives et
fraîches qui maintiennent une harmonie en accord avec les sujets que Hanafi a su créer».
Un «naïf» tout à connaître, donc.
S.D.
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Abdelhamid Hanafi en conversation avec notre
correspondant à Montréal, Abdelhamid Gmati
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Depuis longtemps Hanafi a fait de la migration un mode de vie, une sorte d'état naturel
qui le pousse de pays en pays, de contrée en contrée. Sa quête ne semble pas finir,
à la mesure de sa soif de connaissances et de rencontres. Sa personnalité son art portent
la trace de ces cultures, de ces êtres qu'il a côtoyés, connus, aimés.
Chacune de ses haltes a été l'occasion d'un travail intense révélant ses émotions, ses sentiments,
sa vision des choses, des lieux, des humains. Hanafi dit ce qu'il a aimé, les villes, les quartiers
où il a vécu, les personnes qu'il a rencontrées; et il le dit à sa manière, en couleurs, en sensibilité,
dans un style particulier de l'art naïf.
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Canada, M. Pierre-Elliot Trudeau; de l'ancien premier ministre du Québec, M. René Lévesque; de l'architecte du modèle
social suédois, M. Gunnar Sträng; de Peter Bronfman de Montréal; de l'Honorable Abdelmajid
Chaker de Tunisie; de la compagnie Snaab-Stans AB de Suède; de KébecSon de Montréal;
de la multinationale Atlas Copco de Stockholm; de la direction des jeux Olympiques
de Calgary; de l'actrice Jean Peters, veuve du milliardaire américain Howard
Hughes et de bien d'autres encore à travers une vingtaine de pays.
La réputation de Hanafi lui a valu de figurer dans plusieurs livres d'art et il a fait l'objet d'une
grande quantité d'articles dans les revues spécialisées, les magazines et les journaux.
Plusieurs de ses oeuvres ont été reproduites en cartes postales et sur les pages couvertures
de certains journaux.
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Ses travaux ont été exposés un peu partout où il est passé depuis 1968 : en Tunisie, en France,
en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en Norvège, en Suède, en Côte d'Ivoire, au Canada et aux États-Unis.
Hanafi (Abdelhamid Hanafi) peint depuis l'âge de huit ans et il n'a jamais cessé de le faire.
Artiste polyvalent, il s'intéresse à tout ce qui porte la marque de l'être humain. Sa réputation s'est étendue
au-delà des frontières et lui a valu d'être accueilli par les galeries, les musées et les universités
les plus prestigieux.
Ses oeuvres font partie d'importantes collections : Musée des Beaux-Arts de Göteborg en Suède;
Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke au Canada; Musée d'art naïf de Paris en France;
celle du roi et de la reine de Suède; de l'ancien premier ministre du
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La Presse de Tunisie, Culture, par Samira Dami (S.D.), samedi 13 août 1994.
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